Géométrie du manche.Un manche bien conçu doit permettre de t
enir fermement, confortablement et précisément son couteau et ce dans toutes les prises possibles : lame en haut ou en bas (prise de combat), tranchant vers le bas ou le haut, prise moyenne (normale) haute ou basse.
2 archétype de couteau "à tout faire" à titre d'illustration.
Buck 124 "Frontiesman".
Ontario RAT7.
Garde, fausse garde.Jouons sur les mots :
Garde = Grande languette en haut du manche qui retiendra largement les doigts pour les empêcher de glisser sur la lame.
EX : celle du bas sur le Buck.
Demi garde (ou par abus de langage "fausse garde") = moignon de garde (1/2 ou 1/3 seulement).
Exemple : celle du haut sur le Buck.
Fausse garde = simple creux dans le manche (mais qui bloque bien le doigt à condition de tenir fermement le couteau) comme sur le RAT7 ou embryon de garde (de quelques mm) comme sur un tanto.
L'absence de garde basse est dangereux car même si l'on tient mal le couteau, qu'on le laisse flotter dans la main, en cas de pépin, une garde (entière) arrêtera quand même la main.
Une garde haute accrois bien sûr la sécurité mais n'est pas véritablement utile. En revanche elle gênera voir empêchera certaines prises hautes ou par le dos de la lame.
NB : Une garde courbée vers l'avant (la lame) présente le risque que la main s'ouvre et glisse par dessus mais elle permet d'y prendre appuis avec le pouce et surtout n'accrochera rien (vêtements, peau) lorsqu'on retirera le couteau après l'avoir planté.
La poignée.Comme pour un étau, dans une main fermée il y a un "mors fixe" (la paume) qui assure la stabilité et la position de la prise et un mors mobile" qui lui ne fais qu'assurer le serrage et donc le placage contre le "mors fixe".
La partie importante du manche est donc son milieu côté paume. Il doit parfaitement épouser la paume de la main qui lui donne sa puissance et le calera, le stabilisera, dans la main.
Plus un couteau "bascule" vers l'avant (tranchant), plus il gagne en puissance.Au niveau de la poignée, cela peu s'obtenir en augmentant l'épaisseur de :
- la partie basse du manche, là ou repose l'annulaire.
- La partie haute du manche ou repose le pli entre le pouce et la paume.
Creuser ou affiner l'autre côté de ces parties (sous l'index ; sous le muscle du bas la paume) permet de "dégager" le couteau.On gagne alors en maniabilité mais on perd également un peu en contrôle.
Il est ainsi tout à fait possible de réaliser un couteau à la fois pour faire de grandes tranches en courbant la lame vers l'arrière et en compensant cette perte de puissance en -grosso modo- galbant le manche "à l'envers".Remarque pratique :Les grandes paluches seront souvent plus à l'aise avec des manches de section dite plate (PLate, ex RAT7 ou même ovalisée) tandis que les mains plus petites préfèrerons souvent des formes dites rondes (Arrondis ou carrés comme sur le Buck).
Le point d’équilibre (centre de gravité du couteau).Sa "bonne" place dépend de ce que l'on attend du couteau.
Lorsque le centre de gravité du couteau se confond avec celui du poing qui le tient, l’équilibre est parfait mais ce qui ne veut pas dire correct !
On ne ressentira alors plus qu'une partie seulement du poids réel du couteau. C'est également idéal pour la maniabilité et le contrôle (si le manche est bien dessiné).
Décaler ce centre de gravité vers le pommeau fait perdre de la puissance mais rends le couteau plus réactif aux mouvement, ce qui peut le rendre très difficile à manier.
Déplacer le point d'équilibre confère plus de puissance au couteau (
essentiellement par inertie) mais lui donne aussi du balourd et le rend plus pénible à manœuvrer puisque son poids est en porte à faux.
Le "meilleur" compromis se situe généralement dans la plage de 1,5/2cm en avant ou en arrière de la garde.
Pommeau, mitres, talon et dragonne.Les
mitres sont les petites plaquettes métalliques fixées (ou taillées dans la masse) aux extrémités de la poignée. Si elles protègent les plaquettes composant la poignée, tout comme le pommeau, elles servent avant tout à définir l'équilibre du couteau.
En absolu, le
pommeau est une pièce que l'on vient fixer au bout du manche ; plus généralement, cela désigne toute l'extrémité du manche (côté auriculaire) et sert à ajuster l'équilibre du couteau.
Un pommeau peut également être conçu pour pouvoir cogner auquel cas on lui donnera le nom de l'outil idoine : le
marteau.
Enfin, l'extrémité du manche (et toujours pour les puristes il ne s'agit pas du pommeau mais désigne simplement d'une forme particulière) peut avoir une sorte de garde "à l’arrière" dont j'ai oublié le véritable nom mais prosaïquement appelé le "
bec de perroquet" (Cf Buck 127).
Cette forme de pied de biche est extrêmement utile car d'une part elle sécurise le couteau dans la main (qui risquera beaucoup moins de s’échapper vers l'avant) et permet en plus (elle est sensé être dessinée pour) de tenir le couteau en "prise à deux doigts" à sa toute extrémité afin d'augmenter grandement le débattement du couteau lors des frappes à la volée.
La
dragonne à deux fonctions :empêcher le couteau de voler si on le lâche malencontreusement et l'empêcher de glisser dans la main lorsque l'on plante la lame dans un matériaux résistant.
Sont (gros) inconvénient est qu'elle risque d'accorcher les branchages et autres obstacles (poignée de porte, etc.) selon où et comet le couteau est porté.
NB : les gants ...
Le rôle d'un gant est de protéger la peau QUE du froid, de la sécheresse, des frottements 'ampoules, corne), des écorchures, etc. mais pas de véritablement protéger la main.
Protéger la main est l rôle du gantelet qui lui est en métal !
Beaucoup diront que le port des gants est "obligatoire" pour la sécurité. C'est en grande parti faux et très discutable pour le reste.
Normalement un couteau est au moins de qualité convenable et correctement et affuté ;c'est sensé être un outils efficace est conçu pour une seule chose : couper ! Donc hormis des gants spécialement faits pour (Kevlar ou autre), en cas d'accident, il ne feront que limiter la casse (ce qui peut néanmoins faire une grosse différence) mais ne protégerons pas les mains autant qu'on peut le penser, surtout avec de grosses lames (17cm et plus).
De plus, le toucher, le ressenti, est très important pour le maniement du couteau. Or avec des gants, vous aurez par manque de perception un moins bon contrôle de votre couteau ce qui veut dire travail moins précis (ou demandant plus de concentration) et risque accrue de mauvais geste et donc d'accident.
Ricasso, passe doigt, repose pouce.