LE COUTEAUCHOIXGarder à l’esprit que le couteau, lame emmanchée, a sa forme quasi définitive depuis sont invention, il y a a environ 45 000 ans. Le cinéma a créer des mythes : Jim BOWIE et plus récemment RAMBO, ces personnages sont encombrés d’un couteau surdimensionné et surtout très lourd, peu pratique pour un usage normal. Les gros modèles ont leur raison d’être pour les aventuriers et dans certaines régions où ils servent plus d’outil de campement que d’arme. L’usage quotidien que l’on en fait doit inciter à un peu plus de réalisme. En effet, personne n’a jamais vu un chirurgien opérer au sabre de cavalerie ni un hussard charger au bistouri. Donc, il faut en choisir un dont les dimensions et le poids correspondent davantage à ses besoins. Celui que l’on utilise en plein air sert évidemment à couper une foule de choses, cependant il doit correspondre, le plus possible, aux usages que l’on en fera. Certains sont très spécialisés, couteau à légumes ou à fruits, couteau à huîtres, etc. Ceux-là ne nous intéressent pas ici. Voir les couteaux de survie.
Quelle longueur de lame ?
La bonne longueur de lame se situe entre cinq et dix centimètres. Cinq est un peu juste. Pourtant, l’auteur a toujours sur lui un petit couteau pliant doté d’une telle lame, il lui rend des services inestimables.
Quelle forme de lame choisir ? Sur le tableau des formes de lames, les deux premières ont plus leur place dans la poche d’un voyou, car elles sont conçues davantage pour percer que pour couper, de plus leur pointe est très fragile. Les trois suivantes sont des formes plus fonctionnelles que l’on rencontre du couteau de cuisine jusqu’au couteau savoyard. Le plus connu est l’
Opinel

, d'ailleurs la forme de sa lame est une synthèse des trois. La forme dite : yatagan, est réservée aux couteaux auvergnats dont le plus célèbre est le
Laguiole
.
ATTENTION, sa pointe est assez fragile. La forme de sa lame rappelle peut être celle du sabre turc, en réalité, cela ne correspond à rien dans l’histoire de la coutellerie. Au musée des Antiquités Nationales de Saint Germain en Laye, on peut voir que ce profil est connu depuis l’âge de bronze. La dernière lame présentée, dite en pied-de-mouton, que certains préconisent, a les inconvénients illustrés par la figure ; par contre, son tranchant droit est très apprécié des marins .



Ne figurent pas parmi les silhouettes, les pointes « mousses » (arrondies) des coteaux de table. Cette forme fut imposée pour éviter que les convives se curent les dents avec et les débordements des onversations à « couteaux tirés ». Sont aussi absents, les tantos dont la connaissance du grand public est récente et est quelque peu un attrait pour l’exotisme dont on fit une mode.
Quelle largeur de lame ?Une lame en dessous de quinze millimètres de large est peu pratique et manque de souplesse, car son manque de largeur sera compensé par une épaisseur plus importante afin de lui conserver une certaine rigidité. Le couteau sert aussi à tartiner, une lame plus large facilite cette opération.
MATÉRIAUXLA LAMEDe nos jours, on utilise deux types d’aciers pour la fabrication des lames de couteaux.
1. Les aciers au carbone. Employés depuis l’âge de fer, ils ont des qualités tranchantes incomparables. Ils demandent un entretien soigneux, car ils sont très sensibles à la corrosion. Leur affûtage est facile.
Il y a une trentaine d’années l’auteur possédait un petit Opinel qu’il affûtait très finement sur la pierre d’un lavoir ou sur le fond d’une cruche en grès, d’ailleurs n’importe quelle pierre dure faisait l’affaire.
2. Les aciers inoxydables. Ils sont beaucoup plus durs que ceux au carbone. Obtenir une qualité de coupe équivalente demande un savoir faire certain. Ces aciers, ont l’avantage de ne nécessiter pratiquement pas d’entretien et leur tranchant dure plus longtemps.
ATTENTION ! Dans certaines conditions, stockage en milieux humides ou marins, ils peuvent aussi se corroder.
LE MANCHEPour la fabrication des manches on utilise toutes sortes de matériaux, des plus ordinaires aux plus luxueux. Le bois, utilisé depuis le Paléolithique, reste encore le plus avantageux et le plus économique, sauf bien sûr quand il est précieux.
QUALITÉS DU COUTEAU : — solide ;
— léger ;
— bon marché. Il est préférable de perdre un couteau valant quelques dizaines de francs, que quelques centaines, voire quelques milliers ;
— facile à entretenir.
Celui qui rempli le plus ces conditions est : ce bon vieil Opinel

.
UTILISATIONS CORRECTESSon utilisation est tellement familière qu’il n’est pas indispensable de trop s’y étendre. Il faut cependant veiller à respecter des règles élémentaires de sécurité.
SÉCURITÉ — Toujours bloquer la lame en position ouverte au moyen de la virole. Sinon, la lame peut se refermer sur les doigts.
— Toujours travailler en éloignant de son corps, le tranchant et la pointe.
— Il ne doit y avoir personne devant la lame.
— Les déplacements, même sur courte distance, se font avec le couteau fermé.— Ne jamais lancer son couteau pour le planter dans un arbre ou jouer à la carotte (pichenette) : l’arbre est vivant ; le couteau peut se perdre ou se casser ;
on peut se blesser ou blesser quelqu’un. (
Cf. La hachette, le commentaire sur les Sioux).
CE QUE LE COUTEAU N’EST PAS :— un tourne-vis ;
— un ouvre-boite ;
— une pelle ou une pioche.
ENTRETIENNe jamais chauffer la lame du couteau elle se détremperait et perdrait toutes ses qualités.
Le logement de la lame dans le manche est régulièrement nettoyé avec une curette en bois.
HUILAGEMettre de temps à autre une goutte d’huile dans la virole et sur le pivot de la lame.
AFFÛTAGEQuelque soit la forme de l’émouture, l’angle du tranchant formé par les côtés de la lame fait environ 20 °. Sur chaque face, on veillera à maintenir la pierre sous un angle de 10 ° pendant l’affûtage. Un angle trop fermé fragilise le tranchant.
TRANSPORTDans les poches s’accumulent des débris divers, quand le couteau y est transporté, ils viendront encrasser le logement de la lame, cet inconvénient est évité par le port dans un étui . On peu l’acheter ou le fabriquer.

S'il est dépourvu d'une bélière ou d'un trou pour y passer une dragonne s'en improviser une avec un piton fermé
COUTEAUX MULTI-PIÈCESIls sont très pratiques, mais plus il y a de pièces, plus elles sont petites et moins elles sont efficaces. Des pièces trop petites ne remplissent que très rarement les fonctions pour lesquelles elles ont été conçues ; sauf, si on veut traîner un couteau de plusieurs kilos.
Pour les installations le couteau sert surtout à tailler les chevilles et quelques longueurs de ficelle ou de cordage.
Donnons le mot de la fin à BADEN-POWELL, le fondateur du scoutisme, qui savait ce qu’est un couteau, il disait :
« Pour être heureux, ayez un couteau qui coupe bien et rendez chaque jour un service à un ami. »
COUTEAU DIT DE SURVIELe meilleur est celui que vous aurez ou que vous aurez su vous fabriquer si vous êtes confrontés à cette situation. Il faut garder à l’esprit que vous aurez les mêmes besoins qu’à l’ordinaire. De surcroît, ils dépendent de la région où on se trouve.
Le commerce et les publicités vantent des couteaux spectaculaires qui sont la solution miracle à tous les problèmes… sur les vidéos. S’il n’est pas interdit de se faire plaisir en satisfaisant ses fantasmes, ils ne sont en rien magiques. L’important est de bien s’en servir.
Les couteaux à manche creux, ou façonné en douille, contenant des petits objets « indispensables » paraissent séduisants. Les distraits peuvent perdre leur contenu et quant à la possibilité d’y introduire une hampe pour les transformer en épieu ou en harpon, mieux vaut ne pas y penser. Fichés dans un gros animal, qu’on ne tuera pas du premier coup, cette hampe peut se briser, le couteau reste solidement planté dans l’animal qui s’enfuit avec et adieu le seul objet coupant qu’on possède. S’il n’est que blessé, il peut se retourner contre le chasseur. Même si vous avez la chance de le récupérer, sil a hampe est cassée au ras du manche, il sera ardu d’en retirer le moignon qui y est coincé. S’il contenait les indispensables ci-dessus, où les ranger ensuite ?
Les gros couteaux de camp ont une certaine polyvalence en se substituant, sans vraiment les remplacer, à certains outils : serpe ; hachette ; machette ; plane ; coin à fendre (technique du bâtonnage) ; pied de biche ; battoir ; marteau ou pilon s’ils ont un pommeau massif ; pelle rudimentaire ; etc. Ils sont presque toujours pourvus d’une garde traversière ou d’un quillon gênants pour racler une peau.
Il ne faut pas non plus leur en demander plus que ce pourquoi ils sont faits. Tout casse si on y met les moyens suffisants.
Ceux qui ne connaissent que les couteaux de table, ont intérêt à se familiariser avec les autres et à leurs usages.
USAGES COURANTS D'UN COUTEAU UTILITAIRE : 1. Couper :
— bois fin ;
— ficelle ;
— fromage ;
— fruits ;
— légumes ;
— pain ;
— peau animale ;
— papier :
— saucisson ;
— textiles ;
— viande ;
2. Étaler :
— beurre ;
— confiture ;
— pâté.
4. Curer.
5. Écorcer.
6. Gratter.
7. Lisser.
8. Percer.
9. Raboter.
Pour la plupart des tâches usuelles, on constate que la longueur de la lame est égale ou à peine supérieure ou inférieure à celle du manche. Plus une lame est longue, plus elle perd en précision, en maniabilité et ne gagne pas forcément en force.
Liste de couteaux, non exhaustive :
— à agrumes ;
— à beurre ;
— à cran d’arrêt ;
— à dépouiller ou à écorcher avec ou sans crochet à peau ;
— à désosser ;
— à éplucher dit « économe » ;
— à filets (pour le poisson) ;
— à fromage ;
— à fruits (ou à dessert) ;
— à huîtres ;
— à jambon ;
— à la d’Estaing ;
— à ouverture automatique ;
— à pain ;
— à parer ;
— à pied ;
— à plume (ne sert plus depuis l’invention de la plume métallique et du stylo à bille) ;
— à poisson ;
— à surgelés ;
— à trancher ;
— de chasse ;
— de camp ;
— de combat ;
— de plongée ;
— de poche, pliant, à une ou plusieurs pièces ;
— de sommelier
— de table ;
— de tranchée ;
— de traite ;
— d’office.
Toutes ces spécialisations nous les demandons parfois à un seul, c’est pourquoi nous devons rester logique dans notre choix en privilégiant l’activité principale.